Après vous avoir briefés sur la survie contre les cafards géants et immortels, puis vous avoir donné les clés de l’humour pour briller en société nippone, voilà que j’abandonne une nouvelle fois les racontages de vie pour voler à votre secours et vous apprendre la vie, bleus que vous êtes.
Ma bonté me perdra.
En effet, aujourd’hui je vais aborder un sujet Ô combien nébuleux : la chasse du mâle Japonais.
Oh, ne faites pas vos innocentes, petites délurées que vous êtes, je vois clair dans vos noirs desseins faussement dissimulés sous quelques gloussements troublés !
Ce n’est évidemment pas le cas de tout le monde, mais combien de jeunes étrangères bavent devant leurs dramas et/ou mangas sur un mystérieux pimponais le regard caché sous ses mèches grasses rebelles ? Combien rêvent d’apprivoiser ces petites gueules d’amour articulant rarement plus de trois mots d’affilée lorsqu’il s’agit de sentiments ? Combien arrivent au Japon la bouche en cœur et les yeux pleins d’étoiles fermement décidées à dompter l’animal et trouver son âme sœur ?
Un paquet. Pas toutes, mais en tout cas j’en ai vu défiler un sacré nombre, moi y compris dans mes jeunes années je l’avoue.
Bon, étant donné que les articles (voire blogs plus ou moins heureux…) sur la drague de la femme japonaise pullulent sur la toile et surtout que je me tamponne royalement des nanas – a fortiori quand elles parlent avec le nez -, je n’aborderai que l’approche de l’homme japonais.
A vrai dire, je tenais à faire cet article depuis au moins deux trois ans, mais le temps manquant je me suis faite devancée par une amie et comme ce qu’on a à dire sur le sujet est plus ou moins similaire, je me suis abstenue sur le moment, remettant à plus tard.
Comme j’ai bien fait ! L’article n’aurait certainement pas acquis la maturité actuelle et risquait d’être bien trop gentil alors qu’il ne méritait aucune pitié, c’eût été dommage.
Toutefois, le sujet étant une source inépuisable de médisance réflexion, je me permettrai de couper ce tutoriel de la drague en plusieurs chapitres pour faire comme dans Twilight et découper indéfiniment mes épisodes pour continuer à faire mon beurre sur le dos des lecteurs avec un seul et même sujet.
Je suis diabolique.
Alors si toi aussi, comme « Misstoutesimple », tu rêves maladivement d’un petit ami japonais au point que t’en dors plus la nuit, ces pages sont pour toi et ta réussite ( ? ) amoureuse.
Et si tu n’en as rien à cirer, reste quand même, ne serait-ce que pour la science.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de vous présenter le mâle nippon et la chiantise complexité de ses différentes facettes. En effet, on ne part pas en guerre sans avoir longuement étudié le profil de l’adversaire.
Si vous croyiez que le jeu de l’amour et de la séduction était difficile, sachez qu’au Japon on est à l’équivalent du boss de fin.
Avec une seule vie et sans sauvegarde.
Aussi, laissez-moi d’abord vous présenter les différents types d’énergumènes que vous serez amenées à rencontrer, afin de préparer au mieux votre stratégie d’attaque (ou votre plan B en Corée du Sud ou à Taïwan pour celles qui renonceront…).
Je n’ai évidemment pas expérimenté toutes les couillonnades que je vais vous décrire ci-dessous, mais entre mes mésaventures et le nombre incalculable de celles que j’ai pu entendre de mon entourage au bout de presque 5 ans de Japon et de 9 ans dans le monde des japonisants, je pense avoir la matière suffisante pour arriver à ces accablantes conclusions.
Allez, trêve d’interminable introduction, c’est parti mon kiki ! (Oui, je sais aussi être ringarde.)
1) L’Ore-sama (俺様): le mec qui s’aime.
En japonais, « Ore » est une des façons de dire « je » pour un garçon, et le suffixe honorifique « -sama » s’ajoute après le nom de toute personne ayant une grande importance : client, patron, Dieu ou moi. Vous l’aurez donc compris, le type « Ore-sama » a haute estime de lui-même et s’apprécie beaucoup. Le temps qu’il passe dans la salle de bain à lisser, laquer, relisser et relaquer ses mèches de cheveux, vous aurez déjà eu le temps de lui faire sa lessive, son ménage, sa bouffe, mater les huit saisons de Desperate Housewives et taper une sieste avant qu’il ait décidé de se séparer de son reflet.
Il plisse toujours les yeux pour paraître mystérieux et les cache sous quelques mèches rebelles (mais organisées), il reste la bouche subtilement ouverte façon poisson-Bella-Swan et répond par onomatopées grognons quand on lui adresse la parole : oui mesdames, être énigmatique, c’est un art.
Il prend soin de lui et a l’habitude que les demoiselles fassent de l’hyperventilation sur son passage (il faut bien qu’il tire la confiance infinie qu’il a en lui de quelque part). Il n’aime pas qu’on le contredise, qu’on lui colle trop aux basques, qu’on lui impose autre chose que sa propre loi, qu’on ne s’extasie pas au moindre de ses gestes : « Wouah, mais d’où te vient cette grâce quand tu te pilles le nez ? ».
Il fait généralement une activité qui fait glousser les jouvencelles et dont il se sert pour les attirer dans ses filets et entretenir son narcissisme : musicien, modèle, barman, host, dentiste.
En cas de musicien ou de host, il finira fatalement par vous dire « mais tu comprends, si on sait que j’ai une copine je risquerais de perdre en popularité, rater ma vie et entraîner un vortex aspirant la Terre dans monde infernal… on doit donc garder notre relation secrète, pour le bien de l’humanité ». Il pourra ainsi se permettre de vous ignorer superbement en toute impunité en public, bien joué coco.
Mais comme vous serez flattée de cette relation cachée privilégiée, vous accepterez d’être présentée comme la femme de ménage avec le sourire.
Il croit en son talent, et n’hésitera pas à écouter le son de sa propre voix pour vous raconter en long en large et en travers ses passionnantes journées : « L’autre jour, j’ai réussi un nouvel accord à la guitare. Et après j’ai mangé une pomme, au nattô ». Fantastique.
Il ne s’intéressera à vos propres journées que si vos récits ne durent pas plus de trois phrases ; au-delà, il se peut qu’il regarde son portable en douce pour vérifier les nouveaux commentaires reçus sur la dernière photo de lui en train de bouffer un ramen qu’il a mise en ligne.
Il aime être aimé, avoir des femmes autour de lui et être le centre de l’attention, ainsi n’espérez pas trop question fidélité. Mais même s’il y a de grande chance que vous ne soyez jamais qu’un trophée de plus à son actif, si vous savez l’aduler et lui passer ses caprices et sautes d’humeur comme il faut, a priori il vous gardera un petit moment sous son aile. Sachez vous montrer admirative mais pas trop envahissante, Sa Majesté est complexe (elle est Japonaise, CQFD) et aura tantôt le loisir de se plaindre que vous n’êtes pas assez dévouée, tantôt celui de vous dégager car vous lui pompez l’air, c’est un homme occupé, LUI. Mais parfois, il aura des moments de faiblesse (calculés ?) où il vous annoncera le cœur à nu que dans le fond vous êtes la seule à le comprendre et l’accepter comme il est. Snif.
Du coup, lui qui vous avait fatiguée avec ses extravagances, regagnera tous ses points smiles perdus lors du dernier caprice.
Malgré son caractère de merde, ce type de chieur est particulièrement apprécié chez la gente féminine dans la mesure où on nous bourre nos crânes de midinettes dans les mangas et compagnie avec des personnages ore-sama au cœur tendre qui finissent par s’ouvrir et se révéler l’amoureux parfait.
CHIMERES.
Aussi, armez-vous de patience et d’une ou deux boites de prozac.
Bogossitude : Niveau expert
Lieu de chasse : Internet, salles de concert, communauté de quelconque loisir (où il est ben entendu la coqueluche), quartiers jeunes et branchés
Mot tendre préféré : « Ca me gonfle » (面倒くさい, mendôkusai)
Probabilité de cocufiage : 90%
Durée de la relation : Jusqu’à ce que vous vous fatiguiez.
2) Le Chara-Otoko(チャラ男) : le fashionista fêtard et séducteur.
« Charai » en japonais désigne quelqu’un de léger, facile, pas sérieux. Et dans la tranche des 18-25 ans des grandes villes, ils grouillent. Et comme les jeunes étrangères venant tester la vie japonaise s’installent rarement dans le trou du cul de Beppu (avouez que vous ne connaissiez même pas cette ville), elles auront très certainement à faire avec ce type de guignol. D’autant que, faciles comme ils sont, il est très aisé de créer le contact avec eux comparés à d’autres.
À celles qui croient encore que la drague n’existe pas au Japon (attendez, je m’étouffe en ricanant), asseyez-vous près du célèbre chien Hachiko à Shibuya et a priori ça ne prendra pas cinq minutes avant qu’on vienne vous demander : « Tu es de quel pays ? Tu viens souvent à Shibuya . Ah tu viens de France ! À cote des États-Unis ? Si si je connais, j’adore Louis Vuitton ! Zidane ! ».
Oui certes, il n’a pas inventé l’eau chaude mais il a le mérite d’être sociable et d’avoir la tchatche, donc peut-être vous fera-t-il au moins rire.
Habile, il aura obtenu votre numéro de téléphone avant même de savoir votre prénom, dont il se fout souvent royalement d’ailleurs.
L’image du chara-otoko de base est celle d’un jeune homme décoloré, bronzé, looké à la dernière mode (et qui ne lésine pas sur les accessoires léopards . Derrière ses lentilles de contact et son centimètre d’épaisseur de fond de teint, gare aux surprises une fois démaquillé. Vous croyiez avoir pêché Yamapi et vous vous retrouvez avec Godzilla.
Sa rengaine préférée étant « Ce n’est pas parce que j’ai l’air charai que je le suis ! Arrêtez de juger les apparences, j’aime ce look mais je ne suis pas comme ça ! », ce qui permet à ce pauvre Calimero rôti aux U.V d’attendrir et rouler dans la farine toutes les gourgandines désireuses de le rassurer car elles, bien entendu, elles ne jugent pas seulement au look et savent que dans le fond c’est un mec pur et fragile. Vous m’en direz tant.
Il aime s’amuser en boites de nuit, karaoke et prendre des purikura avec ses autres amis (ou clônes ?) gyaru-O.
Il aime aussi généralement les nanas qui lui ressemblent : gyaru décolorées, maigres, sexy, qui parlent dans les aigus et gloussent pour rien.
Comme vous êtes étrangère, il vous pardonnera certainement vos rondeurs de non japonaise au début et ne tarira pas de compliments sur votre physique : « Tu es si belle », les yeux rivés sur votre décolleté.
Mais si jamais il vous garde, ce n’est qu’après vous avoir connue bibliquement qu’il se permettra les commentaires du style « tu devrais faire un régime », « tu vas quand même ne pas sortir sans maquillage ? » ou encore « lave-toi les cheveux » (spéciale dédicace à Loli si tu me lis).
N’hésitez donc pas à dévaliser Sephora et emporter votre méthode Dukan comme livre de chevet si vous convoitez ce genre de gibier.
Le chara-otoko ne s’emmerde pas en rupture déchirante, de discours construits et de pleurs désolés, non il se contente juste de disparaitre du jour au lendemain et sans raison.
Et parfois, il se permet aussi de revenir comme une fleur six mois plus tard : oui, la jeunesse japonaise est aussi adepte du Booty Call.
Bogossitude : Niveau fake.
Lieu de chasse : Internet, boîtes de nuit, magasin de fringues, quartiers jeunes et branchés comme Shibuya à Tokyo ou Namba à Osaka.
Mot tendre préféré : « Tu es jolie » (綺麗だね, kirei da ne)
Probabilité de cocufiage : 99%
Durée de la relation : Jusqu’à ce qu’il en repère une autre… soit environ 2 heures, juste après le love hôtel.
3) Le Sabishigariya (寂しがり屋) : le lunatique qu’aime pas être tout seul.
ALERTE ROUGE : ne vous faites pas avoir, sous ses airs de lapinou adorable, ce mec est un brigand de la pire espèce ! Il volera votre petit coeur de jeune oie blanche et le brisera avec un sourire aux lèvres tellement adorable que vous le supplierez de recommencer.
Non vraiment, si vous êtes adeptes des mecs mignons qui aiment se faire dorloter : fuyez.
« Sabishii » en japonais, désigne un sentiment de tristesse dû à la solitude ou un manque d’affection. D’ailleurs, il n’y a pas d’expression pour dire « tu me manques », on utilise « sabishii » pour exprimer, non pas le manque de la personne en la désignant directement, mais juste qu’on se sent seul. Ce qui prouve bien que quand il s’agit de sentiment, on ne pense qu’à sa gueule jusque dans la sémantique.
Le sabishigariya est un jeune garçon au lourd passé sombre et traumatisant : il a perdu son père ou vit seul depuis l’âge de 15 ans ou a perdu son nounours de Doraemon quand il avait 5 ans ou encore sa mère a oublié de lui préparer la bouffe un soir en rentrant de l’école.
Bref un truc bouleversant qui a fait de lui cette petite chose fragile qui a tant besoin d’affection.
Mon cul.
On peut trouver cet excellent comédien en soirée, mais je crois que son terrain de chasse favori reste le net, avec des réseaux sociaux japonais du style mixi, ameba et compagnie. Il participe à 15000 communautés du style « Je me sens seul », « J’ai envie d’aimer », « Je rêve d’un amour éternel » et autres foutaises.
Gobe-mouche que vous êtes, vous trouverez ça chou.
Contrairement à la plupart des autres japonais – et c’est aussi ce qui fait son succès – il n’est pas avare en messages et vous pourrira de mails niais toute la journée ce qui fera bondir votre petit kokoro. Toutefois ce que vous ne savez pas, c’est que quand vous ne répondez pas, il fait la même chose avec une autre.
Il aime regarder dans les yeux avec des prunelles scintillantes de merlan frit, il aime les bisous et les câlins, il aime qu’on le chouchoute, qu’on lui passe ses caprices et ses faiblesses et qu’on le bichonne.
Mais le bougre est lunatique et se lasse vite, et vous qui aviez des messages du matin au soir les deux /trois premières semaines, bizarrement ça se raréfie, il devient plus distant. Lui qui n’en branlait pas une et vous attendait toute la journée devient soudainement un peu plus occupé. Pourtant, les updates sur ses différents blog/statuts/communautés ne tarissent pas.
Ne cherchez pas, il a changé de favorite et va pleurer son manque de tendresse dans d’autres bras naïfs.
Mais il reviendra, quand il se sera lassé de toute sa liste d’amiEs, bouclé la boucle et que ce sera de nouveau votre tour.
Bogossitude : Niveau choupissime
Lieu de chasse : Internet, boîtes de nuit
Mot tendre préféré : «Je me sens seul donc j’ai envie de te voir » (寂しくて会いたい, sabishikute aitai)
Probabilité de cocufiage : 99,9% (Les 0,1 restant sont pour le bénéfice du doute)
Durée de la relation : Indéfinie mais en pointillés, selon son humeur et les disponibilités de son carnet d’adresse.
4) Le Niito (ニート) : le branleur
Souvent associés aux Otaku (fans de mangas et/ou de jeux vidéo) ou aux Hikikomori (ceux qui ne sortent pas de chez eux) car faut bien admettre qu’ils cumulent la plupart du temps, les niito (à l’origine NEET : Not in Education, Employment or Training), c’est un peu le phénomène de cette nouvelle jeunesse qui refuse les pressions de la société japonaise. Ils n’ont pas envie de vivre pour l’entreprise, pas envie de suivre comme des moutons mais pas envie non plus de faire quelque chose pour que ça change, donc bah… ils ne font rien.
Certains admettrons qu’ils n’ont juste rien envie de foutre, mais la plupart trouveront une excuse super émouvante qui réveillera votre syndrome de mère Theresa et l’envie de le soutenir dans son éprouvant combat pour la glande.
Lui aussi il a un passé sombre : son père jouait au pachinko et a perdu l’argent pour lui payer ses études, il ne trouve pas de travail (sûr qu’avec toutes les propositions de baito qu’on trouve tous les deux mètres…), il ne veut pas de cette vie et préfère réaliser son rêve de devenir rock star/mangaka/caissier de combini (mais n’en fout pas une pour le réaliser…), a été déclaré maniaco-dépressif et inapte a travailler suite à la perte – lui aussi – de son nounours doraemon quand il avait 5 ans… Bref, si un jour vous lui posez des questions, il aura son petit discours tout prêt pour justifier sa non-activité (mais certainement pas pour expliquer pourquoi son appartement ressemble étrangement à la décharge du quartier alors qu’il aurait tout le temps de ranger tout ça pour ne pas finir avec une infection pulmonaire).
Au début il vous farcira la tête de ses projets d’avenir et vous sortirez pompoms et banderoles pour l’encourager… jusqu’à ce que vous vous rendiez compte qu’à part trainer toute la nuit sur le net regarder des vidéos du vocaloïd Miku, se coucher à 9h le matin pour se lever à 18 h, ben il ne fait pas grand-chose.
Encore un que l’on trouve évidemment facilement sur Internet… lieu me direz-vous qui revient très souvent dans les « lieux de chasse » mais nous y reviendrons en détail dans un autre chapitre.
Le niito pique des colères et sait se montrer odieux si vous osez suggérer un autre mode de vie, aussi je vous conseille de vous abstenir, ou mieux, de foutre votre camp bien loin et le laisser s’enliser dans sa fainéantise avant que vous ne finissiez par lui payer son loyer et sa bouffe.
Parce que si, au mieux, il finira par trouver un petit boulot, le fond du problème – qu’il soit un glandu assisté – ne changera pas, il sera seulement encore plus grincheux de devoir se lever pour aller bosser comme tout le monde en bon Superman incompris. Pauvre petite chose.
Bogossitude : Niveau aléatoire
Lieu de chasse : Internet.
Mot tendre préféré : «Je suis fatigué » (疲れた, tsukareta)
Probabilité de cocufiage : 40%
Durée de la relation : Jusqu’à votre pétage de plomb.
5) Le Shitto-bukai (嫉妬深い) : le jaloux possessif et psychotique.
Qui a dit que les Japonais étaient plats et insensibles à la passion ? Bon, pas moi mais c’est vrai que ce serait bien mon style.
Ceci dit, c’est faux mes chers amis. En effet il existe une engeance de Japonais pas très stables – pour ne pas dire psychopathes – avec un degré de jalousie et possessivité particulièrement exacerbé.
En fait au Japon comme on fait rarement dans la demi-mesure, vous aurez une moitié de la population masculine « occupée » et indifférente à vos activités en dehors des deux rendez-vous que vous aurez par mois, et l’autre moitié à qui vous devez faire un rapport en temps et en heure de vos allées et venue.
36 appels en absence : « Pardon chéri, j’ai pas répondu car je faisais caca », voila ce qui vous attend !
Enfin pas au début. Souvent les premières semaines il ressemble à cet amoureux parfait dont vous rêviez tant. Il vous contacte régulièrement, accepte de vous voir sans besoin de prendre un rendez-vous un mois et demi à l’ avance et pourrait – sur un relâchement d’attention – se montrer affectif.
Il vous racontera à quel point ses ex–copines étaient mauvaises et mystificatrices, comment elles l’ont toutes trahi à coup de tromperies, job douteux en cachette ou encore en vendant leur corps avec des vieux dégueulasses dans le love hôtel du coin pour s’acheter le dernier Chanel.
Il vous racontera à quel point il hait les femmes, mais que vous, vous êtes différente et qu’il peut enfin y croire de nouveau. Et comme vous aimez bien sauver la veuve, l’orphelin et le névrosé, vous vous emploierez corps et âme à lui montrer à quel point vous lui êtes dévouée et fidèle.
Mais bizarrement, il arrive un stade dans la relation (un mois, deux mois ?) où il commence à être suspicieux. Il vous pose des questions sur vos relations précédentes et perd confiance, s’imagine des choses. « Mmmm, elle est sorti avec son premier garçon à 17 ans… Et si elle était en vérité une espionne envoyée par le FBI dans le but de me soutirer des informations sur mon pays . À moins qu’elle ne soit la tenancière d’un bordel russe à Moscou venue récolter les fonds pour agrandir son établissement en me plumant. ».
Bref, Sherlock a l’imagination débordante, et plus vous passerez du temps avec lui et lui raconterez des bribes de votre vie, et plus son esprit fumeux imaginera le pire à votre sujet. Les suspicions commencent, la traque aussi. On se met à checker votre présence sur le net, faire vos poches, renifler votre odeur, vous faire des interrogatoires poussés sur plusieurs jours pour être sûr que la version se tient, passer vos messages reçus de vos amis français sur Google Traduction et comprendre de travers un pur et innocent « dans ton cul » pour faire un drame vous accusant de pratiques sodomites avec un autre… bref, la foire au n’importe quoi.
Petit à petit, vous devrez absolument tout justifier vos faits et gestes et plus vous angoisserez à l’idée qu’il se fasse un film sur du rien – il est très doué dans le domaine- et plus vous paraîtrez suspecte.
Arrivent les pétages de plombs où il vous insultera puisque de toute façon vous n’êtes qu’une « petite p*te étrangère et qu’elles sont toutes faciles et venues pour tromper le pauvre et innocent japonais», viles diablesses que nous sommes. Puis une fois la crise passée, il viendra pleurer et dire qu’il ne recommencera plus, qu’il ne sait pas ce qu’il lui a pris et qu’il sait que vous n’êtes pas comme ça.
Jusqu’à la prochaine fois.
N’hésitez pas à passer un master psychologie avant de tenter l’aventure avec ce profil-ci.
Je ne m’étendrai pas sur ce que j’ai oui ou non vécu personnellement dans les portraits que je vous dresse, mais à titre d’exemple concret je peux vous dire que début 2011 j’ai eu la joie de partager ma vie avec ce type d’allumés terminés au saké.
Après m’avoir soupçonnée d’être venue au Japon pour plumer le pays et envoyer tout leur argent en France quand j’ai trouve un vrai travail (…), il m’a ensuite, après le 11 mars, fait des crises de nerfs m’accusant de chercher des hommes sur le net pour vendre mon corps car je passais plus de temps sur Skype qu’avant…
PARDON DE PRENDRE LE TEMPS DE RASSURER MA FAMILLE APRES LA TRIPLE CATASTROPHE LA PLUS CELEBRE DE CE 21EME SIECLE, PAUVRE ABRUTI !
Bref, je vous autorise à en rire, c’est tellement surréaliste.
Malgré tout, certains psychotiques s’avèrent aussi parfois être doublés de sabishigariya ou d’oresama, et ne se privent donc pas d’aller avoir ailleurs de leur côté… Ils sont loin vos dramas à l’eau de rose hein ?
Bogossitude : Niveau acceptable.
Lieu de chasse : Un peu partout.
Mot tendre préféré : «T’es où ? Avec qui ? Pourquoi tu reponds pas ?! » (今どこ?誰と?なんで返事来ないの!Ima doko ? dare to ? nande henji konai no !)
Probabilité de cocufiage : 30%
Durée de la relation : Les femmes étant faibles et promptes à pardonner, généralement longtemps.
6) Le majime (真面目) : le sérieux premier de la classe
L’image clichée la plus répandue de l’homme japonais à travers le monde, certainement bien plus que celles que je vous ai dressées plus haut que seules les filles venues sur place découvrir l’Autochtone connaissent. Non généralement la seule image ayant dépassé nos frontières est celle de ce mec sérieux – voire froid – qui passe son temps à bosser que ce soit l’adulte enfermé dans la spirale infernale de l’entreprise et n’a pas de vie, au jeune cumulant université, club de loisirs quelconque et job étudiant. Ce mec timide, répondant par monosyllabe le regard fuyant et les mains moites. Si vous n’êtes pas très branchée sorties dans les quartiers jeunes où réseaux sociaux japonais, vous serez peut-être passé à côté des grigous cités plus haut, mais lui a priori, que ce soit au boulot ou en cours, vous ne pourrez pas le rater.
Souvent c’est un mec bien, mais son problème (car il y en a toujours un) c’est qu’il est brute de décoffrage. Impossible de savoir ce qu’il pense, si vous lui plaisez ou l’embarrassez (et c’est souvent les deux à la fois). Il sera agréable un jour, puis vous évitera le lendemain. Deux pas en arrière pour chaque pas en avant, partir à la poursuite d’un mec comme ça, c’est comme aller chercher le laissez-passer A38 dans la maison qui rend fou des 12 travaux d’Astérix. (D’ailleurs s’ils avaient eu l’idée de sortir un Astérix et Obélix draguent au Japon, vous pouvez être sûrs que même Panoramix aurait bien été emmerdé avec ses potions devant de tels cas d’école).
Il répondra à vos emails ou questions, mais toujours par monosyllabes et avec des mots qui ne nécessitent pas de réponse : « Je vois », « C’est vrai », « En effet », « D’accord »… Vous vous sentirez alors désemparée, vous disant que vous le gonflez sûrement alors que de son côté, il brûle peut-être de cette conversation passionnante dont vous le gratifiez. Ou il réfléchit à quel bento il achètera au combini en rentrant, qui sait…
Evidemment, il est plus aisé de redresser la courbe du chômage que d’obtenir un rendez-vous galant avec le loustic qui fait partie de la secte des isogashii dont je vous ai déjà parlé : ces gens mystérieusement occupés.
Ainsi, si vous avez envie de faire un cinéma avec lui, vérifiez ce qui vous intéresse dans les sorties prévues dans trois mois, car si vous l’invitez pour dans la semaine vous le prendrez au dépourvu et avez 90% de chances de vous faire remballer avec un « isogashii » en bonne et due forme.
Encore une fois, difficile de savoir si vous avez vos chances ou non, car d’un côté c’est vrai qu’il a l’air surbooké, d’un autre, les excuses données sont toujours fumeuses et évasives concernant la raison pour laquelle il ne peut pas vous voir. Ceci dit, le problème étant culturel, à peu près tout le monde vous fera bouffer du « isogashii » pour tout et n’importe quoi.
Si vous la jouez fine, vous arriverez peut-être à obtenir un « date », ou un rapprochement lors d’une nomikai et que tout se passe bien… Jusqu’au lendemain où, une fois revenu à la vie normale, il semblera comme avoir oublié cet épisode…
Sauf occasion permettant un déblocage miraculeux, vous abandonnerez au bout de quelques mois de prises de tête à essayer de décoder son comportement, histoire de ne pas finir par vous la taper contre les murs. Si par chance votre intérêt était réciproque et qu’il se décide à se déclarer, il le fait très généralement une fois que c’est trop tard, soit quand vous vous êtes trouvée quelqu’un d’autre ou soit quand vous devez rentrer en France : « Au fait je t’aimais ».
Ben nous voilà bien avancés.
S’il peut être encore plus intimidé par le fait que vous soyez étrangère, je vous rassurerai peut-être (ou non) en vous précisant qu’il se conduit pareil avec les Japonaises. Une de mes meilleures amies a fréquenté son mari actuel pendant 1 an et demi avant d’oser se déclarer car elle n’était pas sûre de ses sentiments à lui malgré leurs rendez-vous successifs tant il était froid en dehors. Ensuite les deux premières années de leur relation, il n’osait ni la regarder dans les yeux, ni lui prendre la main et continuait de l’appeler par son nom de famille trop intimidé pour l’appeler par son prénom… Bref, du niveau de compétition.
Un jour j’avoue avoir osé lui demander si quand même ils avaient déjà passé la nuit ensemble, au bout de deux ans à se vouvoyer.
Réponse : « Ah oui, il m’a emmenée au love hôtel dès la première semaine par contre ! »
Conclusion: un homme timide reste un homme…
Bogossitude : Niveau passe partout, de Fort Boyard… (voilà ma blague est nulle et j’ai la chanson dans la tête maintenant)
Lieu de chasse : Ecole/Lieu de travail, club de loisir ou de sport quelconque
Mot tendre préféré : «Je vois » (なるほど, naru hodo)
Probabilité de cocufiage : 1% (Il reste Japonais, donc dans le doute…)
Durée de la relation : Encore faudrait-il qu’elle arrive à démarrer..
7) Le Host (ホスト) : le gigolo manipulateur qui te plume
Rah le host… Je vais essayer de faire court car ce type de malandrin mérite bien un billet complet. D’ailleurs j’avais tenté l’expérience d’aller dans un club à host une fois, et y’a franchement matière à bloguer… Je reviendrai donc sur le sujet en profondeur dans un billet futur et vais essayer (je dis bien essayer vu la longueur que prend ce post…) de résumer le type de personne absolument fantastique qu’est le host.
Bon comme toujours, une explication est nécessaire pour famille et amis qui ne connaissent pas le Japon (ou oublient au fur et à mesure ce que je leur raconte), un host c’est un gigolo. Un mec qui bosse dans un bar ou club où il n’a pour autre travail que de discuter avec des nanas, faire en sorte qu’elles tombent amoureuses pour qu’elles reviennent au club louer leur présence et les faire consommer à outrance pour les plumer. Aussi me direz-vous, pour éviter ce genre de parasite, il suffit de ne pas aller dans ce genre de club.
Oui mais non. Car même en dehors de leur service, ils s’habituent à ce que les filles les entretiennent et leur payent tout. Ils entretiennent aussi parfois l’espoir d’augmenter leur clientèle et donc draguent en dehors du boulot pour espérer vous faire venir au club. Facile à reconnaître notamment grâce à son épique coupe de cheveux (cheveux longs, décolorés et laqués en forme de palmier ou de super guerrier Dragon Ball à 10 cm au-dessus du crâne…parfois avec la variante bouclettes, AU SECOURS), son job étant d’écouter les nanas et les faire se sentir à l’aise, c’est bien l’un des rares qui écoutera vos états d’âme et fera mine de s’y intéresser. Mais bon, c’est un professionnel…
Mais à la limite je vais vous dire ce ne sont pas forcément les hosts les plus dangereux, si on n’est pas trop naïve. Parce qu’ils se font déjà un fric monstre et n’ont pas forcément besoin de plus et parce que souvent après le boulot ils ont bien envie de décompresser et pas toujours envie de continuer à être faux.
Non ceux dont il faut se méfier, ce sont les ANCIENS hosts.
Les faux repentis. Et je sais pas si c’est qu’une impression, mais à Tokyo ils sont légions !
Ceux qui ont arrêté parce qu’ils ne suivaient plus psychologiquement ou soi-disant parce qu’ils voulaient revenir dans le droit chemin. Ils vous avoueront au début de la relation leur lourd passé de gigolo, vous roulant des billes coupables et suppliantes en vous jurant que tout ça c’est fini pour que vous puissiez pardonner plus vite.
Seulement voilà, une chose à savoir. Tout mec qui a fait host plus de quelques mois finit névrosé. Plus de respect ni de confiance aux femmes (il développe alors le profil jaloux psychopathe), habitué à ce qu’on l’aime et lui court après (profil de l’ore-sama), besoin d’être toujours entouré de prétendantes (profil du sabishigariya), un tantinet alcoolique ou sous médocs (restes des nuits de beuveries tous les soirs) et surtout il est habitué à être entretenu et obtenir que des produits de luxe. Et cette dernière habitude a bien du mal à partir. Donc très souvent, il oublie que vous êtes sa copine et non sa cliente, et vous manipule autant qu’il peut pour que vous lui achetiez si ou ça. Mais je vous assure, c’est vraiment très bien orchestré, bien souvent il ne vous le demande même pas directement. Des phrases savamment dosées, quelques insinuations subliminales et hop, vous partez lui offrir l’objet de son désir croyant que l’idée vient de vous et que c’est une surprise. Le stratagème est assez fantastique, nous y reviendrons un jour peut-être. Et si vous tombez dans ce premier piège subtil – pire, à plusieurs reprises – il n’hésitera pas à formuler les choses plus directement par la suite comme si c’était une évidence, se mettre en colère et tourner au chantage si vous refusez.
Et là, vous vous rendez compte que ce que vous preniez pour de la gentillesse de votre part pour lui faire plaisir n’était juste qu’une bonne pigeonnade réussie.
Note : Ceci dit, l’argent ayant souvent son importance dans la vision du couple japonais, vous pouvez fort bien tomber sur ce genre crapule n’ayant jamais été host.
Bogossitude : Niveau cosplay d’ananas.
Lieu de chasse : Host club, Ikemen bar (bar à « beaux gosses ») , quartiers branchés
Mot tendre préféré : «J’ai bien envie de ça mais j’ai pas d’argent… » (これが欲しいけどお金ない, kore ga hoshii kedo o kane nai)
Probabilité de cocufiage : 200%
Durée de la relation : Jusqu’à ce que vous n’ayez plus rien à donner
8) Le Dasai-Otoko (ダサい男 ) : le ringard désespéré
La société japonaise n’est tendre ni pour ses étrangers, ni pour les Japonais eux-mêmes. Et des hommes seuls désespérés on en trouve un paquet aussi… (Sinon comment expliquer tous les établissements farfelus comme des hôtels où on paye pour que quelqu’un dorme –et seulement dormir- dans le même lit que vous pour ne pas se sentir seul ?)
Le mec timide et pas très beau qui après s’être donné à fond dans ses études se réveille à 25 ans sans aucune expérience amoureuse, le vieux salary man divorcé/abandonné/jamais réussi à se marier et j’en passe.
C’est peut-être quelqu’un de très bien, mais sa solitude le rendent 1) particulièrement collant, il vous connaît à peine qu’il vous aime déjà de toute son âme à-la-vie-à-la-mort-pour-toujours-sans-divorce-croix-de-bois-croix-de-fer-machin-chouette. 2) Souvent trop stressé à l’idée de vous plaire, il ne vous raconte que banalité sur banalité, ou des phrases de merde équivalente à nos ringardes « Je crois que tes parents sont des voleurs car ils ont pris toutes les étoiles du ciel pour les mettre dans tes yeux ».
Bref, en gros c’est un peu le looser qui s’empressera de tout payer et vous traiter en princesse jusqu’à l’étouffement pour vous prouver ses bonnes intentions.
Sauf pour les sans scrupules, malheureusement pour lui généralement il agace ou dépite tant ses déclarations prématurées puent le désespoir.
Mais bon, sur un malentendu il peut peut-être conclure.
Bogossitude : Niveau Jean-Claude Dusse
Lieu de chasse : Au boulot, celui qui fait toutes les heures sup’, dans les agences matrimoniales et sites de rencontres
Mot tendre préféré : «Je t’aime » (好きだ , suki da), qui vient généralement 3 secondes après le « Ravi de vous rencontrer ».
Probabilité de cocufiage : 50%… mais de votre part.
Durée de la relation : Jusqu’à ce que vous décidiez d’y mettre un terme.
8) Le Gaijin Hunter (外人ハンター) : le chasseur d’étrangères
Attention, une sale race qui se développe de plus en plus dans nos grandes villes ! Pire depuis que Facebook se popularise au Japon… Le nouveau fléau ! Grrr !
Que ce soit parce qu’ils nous prennent pour des filles faciles avec qui il est toujours de bon ton de se pavaner ou juste une monomanie cheloue, de plus en plus on trouve des Japonais qui courent les étrangères partout où ils le peuvent. Bon après je ne compte pas non plus les Français(e) venus au Japon réaliser leur fantasme de l’Asiatique mais comme ce billet ne leur est pas consacré, passons et revenons à nos lourdingues.
Donc oui, depuis quelques années j’ai constaté un développement du fana de la femme étrangère. Le mec bien lourd qui t’aborde dans son anglais approximatif (mais dont il ne démord pas car il veut montrer qu’il sait voyez-vous), se vantant d’avoir plein d’amis étrangers et qui te demande si tu connais untel et untel, comme si n’étant pas Japonaise tu devais connaître par cœur la liste des ressortissants étrangers du pays.
Et comme justement il a plein d’amis, il veut vous prouver à quel point il a bien bûché le sujet et qu’il connaît bien les étrangers en nous sortant tous les clichés possibles. Aussi, il vous comparera à toutes ses précédentes connaissances (conquêtes ?) et quand vous l’enverrez chier parce qu’il vous court un chouïa sur le haricot, il fera l’étonné « Heeeeeee, t’es pas comme les autres étrangères ! »…
Par contre, dans la plupart des cas il n’a jamais foutu les pieds en dehors du Japon.
Parfois ce qu’il veut c’est juste avoir une copine étrangère et se contentera de vous, parfois il sera sans pitié et tentera aussi votre copine en même temps que vous, ajoutera toutes vos amies sur Facebook et se contentera de copier coller les mots doux pour la drague.
Exemple pour la forme : en 2010 je m’étais inscrite dans une agence qui présentait des étudiants étrangers aux entreprises pour qu’ils trouvent un travail et participais à divers séminaires pour entrer en contact avec des compagnies. Là mon « conseiller » se trouve être un Gaijin Hunter de la pire espèce. Il me prend en charge ainsi qu’une Allemande, prend l’activité comme excuse pour prendre nos mails et nos Facebook.
Et ensuite, tous les jours je reçois des invitations à des soirées de merde, des propositions douteuses, des mails en pv, en anglais approximatif avec un peu de français google traduction en prime histoire de me faire pleurer un peu plus de sang. Le manège dure des semaines où je refuse ses invitations cheloues et hors de propos, jusqu’au jour où, à un autre séminaire, je revois ma copine de galère Allemande et lui explique que j’en ai ras-le-bol de ce conseiller aux hormones en folie.
Elle ouvre de grand yeux et me montre son téléphone : elle recevait les mêmes messages, et parfois recevait les mêmes invitations à sortir deux minutes après que j’ai refusé de mon côté…
Au moins, il avait un sens des relations humaines bien pragmatique lui aussi.
Bogossitude : Niveau décevant.
Lieu de chasse : Facebook, quartier où les étrangers sont nombreux (Roppongi et compagnie)
Mot tendre préféré : «Hé ! Mais j’adore XXX… » (XXX大好き!!XXX daisuki !), remplacez « XXX » par le nom de votre pays.
Probabilité de cocufiage : 50%, quitte ou double.
Durée de la relation : Plusieurs mois si un minimum sincère.
9) Le mec bien
Il existe oui, mais ne cherchez pas il est déjà pris.
Voilà, vous savez presque tout… Heureusement que je voulais découper ce mode d’emploi en plusieurs chapitres pour faire plus court… 12 pages de médisance intensive sur ces pauvres petits japoniais, je me suis auto-épuisée avec mon pavé.
La subtilité étant qu’ils cumulent souvent les profils. L’Ore-sama peut être Sabishigariya, le Sabishigariya peut être gigolo, le gigolo peut être jaloux psychotique, et j’en passe.
Ajoutez à cela, qu’ils sont généralement menteurs, parfois même pas consciemment, ils ont des phrases toutes faites par la société pour communiquer et vous les balancent sans même y penser, machos –la société japonaise est définitivement phallocratique – (donc attention si vous avez l’intention d’être indépendante et qu’en plus vous ne savez pas cuisiner), et souvent peu enclin à s’adapter aux différences de culture (souvent, pas tout le temps on est d’accord).
Bref, très souvent, c’est la fille étrangère qui doit prendre sur elle pour s’adapter aux différences de culture et pas l’inverse. Comme m’a dit une connaissance il y a quelques mois « Je suis sortie avec une Coréenne pendant trois ans, et à vrai dire je préfère les étrangères que les Japonaises. Mais je lui avais dit dès le début , si elle sort avec moi, ici on est au Japon donc elle doit se comporter comme une Japonaise et devenir Japonaise »…
A la place de sa copine, je lui aurais bien répondu d’aller se faire cuire un tamago-yaki et de sortir directement avec une Japonaise mais je dois être un peu trop volcanique.
Bref, s’adapter oui, se laisser bouffer non.
Enfin, ils ne sont pas forcément tous comme ça bien entendu, il en existe aussi des sympas et équilibrés… Après tout, tous les Américains ne sont pas obèses, tous les Italiens ne sont pas infidèles, tous les Russes ne se mettent pas des mines à la vodka.
Le problème étant que trouver la perle rare au milieu de 127 millions d’inaptes sociaux, c’est difficile. Personnellement j’ai abandonné avant, mon esprit critique, ma grande gueule et mon besoin affectif n’étaient pas compatibles. Et franchement je m’en sors pas plus mal car au Japon je suis un vrai aimant à cas sociaux c’est impressionnant.
Pis ça en fait plus pour vous comme ça, quand je vous dis que je suis trop généreuse.
Pour ceux à qui cet article a fait peur ou désillusionné, ne pleurez pas. Une nana qui, passé 25 ans, s’habille en chat rose dans la rue n’est pas très crédible de toute façon.
Pour mes détracteurs (c’est rare mais j’en ai parfois un ou deux en privé) qui trouvent que j’exagère et en rajoute… la mauvaise foi étant un peu ma raison de vivre, je leur suggère de taper « second degré » sur Google.
Enfin, pour les irréductibles gauloises qui sont toujours motivées (et il en faut !), je vous dis à très bientôt pour le chapitre deux de ce mode d’emploi : la prise de contact avec la victime !