Chers amis, je vous ai fait voter via la page Facebook pour le prochain sujet d’article que vous souhaitiez voir publié. Et vous avez voté pour l’intitulé le plus mystérieux de tous : ma visite la plus WTF de Corée !
Et attention, c’est du lourd.
Voici le reportage en exclusivité de ma passionnante visite en une belle matinée ensoleillée de novembre, au beau milieu des montagnes de Gyeongju.
Gyeongju que je vous avais déjà présenté lors de mon premier voyage en Corée ici. Ancienne capitale coréenne, ville historique aux nombreux trésors nationaux, région touristique à ne manquer sous aucun prétexte, châteaux, temples, tombes royales, et Histoire à foison.
Mais pas que, Alors accrochez-vous bien à votre slip.
Tout d’abord, je m’adresse à toi petit chenapan, qui me lit en douce depuis le bureau au lieu de bosser (glandu !), depuis l’amphi du cours de linguistique pour te tenir éveillé, ou même à toi, jeune innocent, qui lit sagement dans les transports en commun pour passer le temps : éteins vite cet écran que je ne saurais voir avant de te retrouver emmerdé avec des photos de zizis arc-en-ciel plein ton écran et te taper l’affiche de ta vie. D’ailleurs, si tu n’es pas majeur, va-t’en vite de là faire tes devoirs avant de me mettre le CSA, la CNIL, Interpol et le FBI au cul.
Oui, j’ai visité l’épique parc à thème «Love Castle Sex Museum ».
Donc blague à part, les photos qui vont suivre seront pour certaines très explicites, alors si tu es trop jeune/pas très à l’aise avec ça, ce post n’est pas pour toi. Mais si tu veux, j’ai aussi des articles tout public sur Sailor Moon, y’en a pour tout le monde, je suis pas contrariante.
Alors les grands fana de Corée du Sud qui me suivent en auront très certainement déjà entendu parler, mais mon lectorat reste quand même principalement des amoureux du Japon et des proches qui n’en ont rien à cirer mais me lisent pour pas me vexer (je suis un terrible bourreau en privé), donc je ne peux pas ne pas faire le récit de cette visite mémorable.
Et peut-être n’est-ce pas celui-là dont vous avez entendu parler : en effet, il en existe deux dont le plus connu « Love Island » est situé sur l’île de Jeju (ansi qu’un troisième encore un peu différent : Penis Park… qui rien que par son nom semble absolument fantastique).
Et là vous vous dites « Quoi, un pays aussi conservateur que la Corée a au moins trois parcs à thème sur les zézettes et les quéquettes ? ».
Hé bien oui, c’est d’ailleurs en partie à cause de cet esprit conservateur que ces fabuleux parcs ont vu le jour.
Et c’est à ce moment-là que je vous en mets plein la vue avec ma science : après la guerre de Corée (bon elle n’est pas encore finie certes, arrêtez de chipoter et écoutez le Père Castor), l’île de Jeju au sud du pays, paradisiaque de surcroit, est devenue une des destinations les plus prisées pour les jeunes mariés coréens en pleine lune de miel.
Mais la plupart des couples étant des mariages arrangés (donc se connaissant à peine), et avec absolument aucune éducation sechuelle, les voilà bien emmerdés le soir venu, et ne sachant pas toujours quoi faire.
Hé ne rigolez pas les mecs, je vous rappelle que toute la jeunesse occidentale a rêvé sur Bella et Edward qui, quand même, ont commencé leur lune de miel en se regardant en chiens de faïence et en JOUANT AUX ECHECS ! Après une plombe de chasteté à se regarder dormir comme des gros psychopathes, ils sont en pleine lune de miel et… sortent l’échiquier. Ils ont dû louper un chapitre du cours de biologie eux aussi, c’est pas possible. Comme quoi, même en Occident on peut avoir un petit coréen inexpérimenté qui sommeille en nous alors ne vous moquez pas.
Bref, le phénomène est tel qu’on découvre à la fin des années 80, que l’île est devenue une sorte de centre d’éducation sexuelle : il n’est pas rare que les employés des hôtels soient sollicités pour donner des conseils, briser la glace voire expliquer la chose (et peut-être même participer oui, mais arrêtez d’imaginer n’importe quoi bande de gros dégueulasses ! On parle de mariage et de romantisme là, pas d’un film de Marc Dorcel ! Raah, vous me dépitez).
Au point que, certains hôtels ont fini par proposer des programmes d’éducation sexuelle aux nouveaux mariés pour leur apprendre que comme le Père-Noël et la petite souris, les roses et les choux n’étaient qu’une vaste traîtrise de plus de ces fourbes d’adultes.
Alors arrivé au 21ème siècle, il semble qu’on ait décidé de dire adieu (en partie) au Moyen-Âge, et en 2004 a été ouvert le parc de Jeju (interdit au moins de 18 ans) composé de nombreuses œuvres d’arts érotiques (crées en 2002 par les étudiants de l’université Hongik à Séoul), exposition d’objets historiques et explications éducatives et j’en passe et des meilleures.
De son côté, a ouvert également un parc à Gyeongju, autre région extrêmement touristique du pays et populaire pour les couples en voyages, sur le même esprit.
Enfin je vous rassure quand même, même si on parle rarement librement de sexe et que les films pornos sont officiellement interdits (pas comme au Japon où on te vend ton magazine hard à côté des yaourts dans les combini…) les Coréens n’ont pas attendu la visite de ces parcs pour se décoincer et connaître bibliquement tout ce qui bouge si le cœur leur en dit : Internet a largement décoincé la chose. Au point qu’on peu atteindre d’autres extrêmes : quand j’étais en Corée cet automne, gros scandale sur un fait divers où deux écoliers du primaire avaient été pris en flagrant délit de galipettes après s’être rencontrés sur Kakao Talk et décidé de faire comme les grands… Splendide.
Bref, l’avion pour Jeju étant trop coûteux (puis novembre n’ est pas la période la plus agréable pour visiter l’île), j’ai renoncé et me suis donc contenté du parc de Gyeongju, qui vaut déjà son pesant de cacahuètes. Un pur moment Nutella.
Point Visite
Bon alors déjà, autant vous dire qu’on en chie un minimum pour trouver ce foutu Love Castle. Je ne sais pas si un tel lieu dans une ville historique n’est pas vraiment assumé, mais il n’est pas toujours indiqué sur les cartes touristiques, et il n’y a quasiment aucune indication en anglais sur comment s’y rendre (tout est en coréen sur le site).
Heureusement, je l’avais aperçu par hasard de mon bus en allant visiter autre chose et en cherchant on peut trouver quelques blogs de touriste anglophones, mais on ne peut pas dire que la ville offre énormément de visibilité à son parc caché au milieu de rien dans les montagnes…
D’extérieur, l’endroit semble charmant.
Une fois entrés, on est tout de suite accueilli par les CHARMANTES mascottes du parc, Ppussy et Cockssy, qui nous guideront nos pas durant la visite :
D’ailleurs, pour être sûrs qu’on ne se perde pas au milieu des zizi géants si on ne lit pas le coréen, notre chemin est savamment fléché tout en images…
Le parc est divisé en différentes parties : le jardin extérieur composés principalement de statues et œuvres d’arts diverses, une partie musée historique autour du sexe dans divers pays (où on retrouve les peinture pornographique Ukiyo-e japonaises ou encore les vitrines rouges d’Amsterdam), une partie éducation/représentation sexuelle et enfin un magasin/exposition vendant divers objets que je vous laisse imaginer, bande de coquins.
Les parties historiques et culturelles sont intéressantes, mais gros point négatif : tout n’est pas traduit en anglais… Du coup, quand on a un peu séché les révisions de coréen, on passe à côté de la moitié des explications et c’est dommage.
Dans le jardin, on trouvera aussi plusieurs aires de repos, mais attention, on reste dans le thème nan mais oh !
Le parc se visite en une bonne heure, voire plus si on prend le temps de regarder toutes les vidéos, faire des photos (il existe de nombreuses statues faites spécialement pour prendre des photos cocasses…), et se poser sur un banc phallique au soleil pour admirer le merveilleux jardin de verges multicolores qui s’offre à nous, digne d’un magnifique wonderland créé sous poppers.
Point Education
Bon alors je vous ai fait toute une tartine sur le pourquoi du comment de tels parcs à thème plus haut, soit éduquer nos pauvres jeunes mariés coréens qui croyaient que ce qu’ils avaient en bas ne servaient qu’à pisser un bol.
Alors, je sais bien que vous, chers lecteurs avides de science, de culture et de savoir, vous brûlez de savoir si oui ou non, on apprend des choses dans ce parc, si le visiter vous donnera toutes les clés pour réussir sa nuit de noce !
Alors oui, mais en bonne rabat-joie, j’y mettrai quelques petits bémols quand même, parce que râler est un petit peu ma raison de vivre dans la vie.
Tout d’abord, j’ai noté dans les diverses représentation un léger problème au niveau des proportions…
Ah non mais pensez bien que moi ça m’inquiète hein ! Pauvre petits couples ignorants… Déjà de un, monsieur risque d’angoisser à mort en ne se pensant pas aux normes, mais en plus madame, soit elle risque de flipper jusqu’au moment fatidique de se retrouver face au monstre du Loch Ness, soit elle risque d’être déçue et se sentir flouée sur la marchandise. D’autant plus que sans faire la mauvaise langue, nos amis Coréens sont un peu en bas du classement en ce qui concerne la moyenne mondiale. Alors on comprend la frustration, mais le mensonge paie rarement et ces représentations sont loin d’être honnêtes !
Ensuite, je veux bien qu’on donne des idées pour ne pas s’ennuyer, mais pour une approche pour débutants, j’ai trouvé les exercices proposés un chouya difficiles quand même…
Sans les mains et en portant des lotus ! Youhou, trop facile, les doigts dans le nez !
Avouez que c’est un peu comme si on donnait un sujet de math sup à quelqu’un qui vient à peine de retenir ses tables de multiplications. J’espère que je ne me fourvoie pas sur les positions de bases du commun des mortels, sinon malheureusement moi et ma souplesse de parvis d’église, on a plus qu’à déclarer forfait et s’inventer pro-chasteté.
Aussi, le parc vous apprend ce qu’est la beauté féminine, je vous laisse en découvrir le secret en lisant la légende de la statue…
(Traduction pour les myopes : « Plastic surgery beauty »)
Enfin, je trouve que leur technique pour maîtriser le french-kiss joue-à-joue est quand même pas bien pratique, c’est tout de même un peu plus facile l’un en face de l’autre…
Où alors, c’est une technique secrète pour permettre à certains relous de continuer à suivre le film quand ils viennent se bécoter au cinoche.
Pour compléter l’apprentissage, il y a également une salle vidéo diffusant des vidéos d’animaux en train de s’accoupler… mais bon au pire, il y a toujours les reportages animaliers sur arte.
Ceci dit, je ronchonne, je ronchonne, mais j’aurai quand même appris quelque chose, soit à quoi ressemblait une ceinture de chasteté masculine (ma culture en la matière s’arrêtait à la version féminine de sacré robin des bois…) :
Point Artistique
Bon écoutez, je n’ai jamais été très sensible à l’art contemporain, donc je vais me passer de tout commentaire et juste vous laissez apprécier ( ? ) l’art et la création dans toute sa splendeur :
Même si je dois avouer que, le cadre aidant ou pas, j’ai quand même trouvé un peu de poésie dans quelques unes :
Point culturel
Trêve de galéjades et de moqueries gratuites, n’oublions pas que nous sommes là pour nous cultiver non d’un chien ! Bon malheureusement, faute de traduction en anglais je suis passée à côté de pas mal d’explications, mais j’ai trouvé le peu qu’il y avait assez intéressant.
Notamment, la découverte du « Chunhwa byeoljeon » (à tes souhaits).Une antique pièce de monnaie érotique coréenne, utilisée comme talisman pour la santé et la fertilité de la personne en possédant. Sur la pièce était gravées quatres positions sexuelles et on en offrait généralement une comme à sa fille en guise de cadeau de mariage pour lui apprendre comment faire (hé oui, à l’époque pas parc à thème, que voulez-vous).
Byeoljeon signifie « pièce spéciale » et évidemment n’était pas utilisée comme monnaie, bien qu’elle soit fabriquée dans un métal précieux.
A l’époque, pas besoin de s’emmerder avec un parc à thème, ça tenait dans la poche.
Enfin, j’ai aussi découvert entre autre que le célèbre Ukiyo-e érotique japonais avait son équivalent en Corée, le Chunwha (littéralement « Images du Printemps). Soit des peintures populaires représentant des scènes de sexe très réalistes et exprimant la décadence de la fin de l’ère de la Dynastie Chosun.
Point WTF
Bon, je suppose que vous avez vu assez de choses étonnantes, mais il y en a quand même encore deux trois qui laissent sans voix et font se poser des questions sur l’inconscient de son auteur…
Adieu enfance… Celui qui a créé la dernière est un monstre. Qu’il soit pendu haut et court.
Et enfin pour la fin… alors que je me promenais tranquillement dans le parc désert (j’y suis allée un matin en semaine), j’arrive dans un côté du jardin très joliment fleuri, avec une jolie vue en hauteur et décide de me poser quelques minutes sur un siège extérieur pour profiter du beau temps et du joli paysage.
A peine je pose mes augustes fesses sur le siège qu’une voix tonitruante vient faire trembler le calme du jardin en déblatérant un charabia coréen incompréhensible suivi d’un bruit de karsher.
Sous l’effet de la surprise, je me relève en sursaut et en criant, misérablement hystérique. Je me retourne du côté où venait la voix et me trouve nez à nez avec mon interlocuteur :
La trouille de ma vie, le personnel du parc était mort de rire.
Bref, si vous y allez, ne posez pas vos fesses n’importe où, les conséquences sont considérables.
Le parc ne contient pas seulement des statues aussi étranges que kitch, la sortie se termine sur une note beaucoup plus romantique avec des mots laissés par les couples passés par là :
Enfin un peu d’amour dans ce monde de brutes !
En gros, une visite assez rigolote à faire si vous avez un peu de second degré et que le sexe ne vous met pas trop mal à l’aise, parce que c’est quand même un peu la foire au phallus. Jai eu peu remercié le bon Dieu qu’il y ait personne, car certaines choses laissaient perplexes et j’étais toute honteuse là au milieu…
Sortie à faire plutôt à plusieurs que tout seul pour le fun (bon, on fait comme on peut), ne serait-ce que pour prendre des photos aux endroits proposés qui peuvent être bien marrant et l’occasion de se faire des souvenirs un peu décalés.
Il y aurait encore eu beaucoup de choses à vous montrer et vous dire, mais quand même, je vous laisse de quoi découvrir si jamais vous y allez un jour.
Accès
Comme peu d’informations circulent en anglais et encore moins en français sur comment se rendre à ce merveilleux endroit, voici quelques infos utiles pour ceux qui préparent un voyage en Corée et seraient tenté de faire ce parc si de passage à Gyeongju :
Pour ma part comme j’ai tout fait mes déplacements en bus (relativement court – petit pays – et très bon marché), je suis arrivée au « Gyeongju Express Bus Terminal ».
Juste à côté se trouve l’ « Intercity Bus terminal » ou s’arrête la plupart des bus (tous ?) de la ville.
Prenez le bus ligne 10 ou ligne 11 et descendez à l’arrêt 하동점마을 (Ha-dong-jeom ma-eul).
Malheureusement, il n’y a rien qui indique dans le bus le nom de la station (ni en anglais ni en coréen), mais vous pouvez l’indiquer au chauffeur qui vous fera signe, ou encore juste avant d’arriver, si on écoute la voix qui annonce la prochaine station, on peut entendre au milieu en anglais « Love Castle ». Donc si vous êtes attentifs, vous devriez savoir quand descendre.
Comptez 1500 wons en bus (ou environ 17 000 wons en taxi si le bus vous fait peur).
Une place : 11000 wons.
Voilà, maintenant vous connaissez the-place-to-be pour votre lune de miel et être au taquet des connaissances dans le domaine.
Non, ne me remerciez pas.